Sorcières, L'Alibi de l'Amadou

Sorcières, l'Alibi de l'Amadou





La vie des femmes contemporaines serait-elle encore conditionnée par les terreurs historiques liées aux chasses aux sorcières ?
Mais que devient cette question quand une femme se la pose au niveau intime de sa construction personnelle ?

C'est le rapport entre le singulier et le commun, entre le personnel et l'historique qu'explore “Sorcière”, l'alibi de l'amadou.


“Si la conscience des femmes a été tordue (tordre est le sens primaire de torture), je ne peux pas m'empêcher de penser que cette torsion est réversible.”
Isabelle Sorente


Présentation:


En limite bord-plateau à Jardin, un auteur de théâtre en panne d'écriture, s'adresse au public, lui confiant être envahi malgré lui par le thème des sorcières, thème dont il ne veut pourtant pas pour sa prochaine création. Il se refuse en effet à faire spectacle – entreprise toujours plus ou moins sous-tendue par l'intention de plaire et de distraire – au moyen de faits réels chargés d'incommensurables injustices, horreurs et souffrances, pour mettre en scène des personnages pittoresques et folkloriques de « sorcières ».


Alors que l'auteur, en marge du plateau, incarne les doutes d'avant la création du spectacle, sur la scène se joue le spectacle abouti, les deux temps étant ainsi réunis et alternativement déployés dans celui de la représentation.


Prenant tout l'espace du plateau, la lectrice et la musicienne donnent à entendre oralement, musicalement et corporellement les chasses aux « sorcières ». À l'évocation de ces faits, jaillissent bientôt en elles des compréhensions intimes qu'elles partagent directement avec le public. Les deux femmes, artistes atypiques, créatives, particulièrement libres et puissantes évoquent le féminin accusé, pourchassé, torturé et assassiné et en révèlent les traces restées en elles. Elles mettent au jour les indices qui témoignent de ce que la psyché des femmes contient encore aujourd'hui le poids et les séquelles de ces chasses et la survivance masquée de l'Inquisiteur.L'incarnation contemporaine de l'Inquisiteur sera évoquée au cours du spectacle dans une scène où l'acteur, jouant jusque là l'auteur, deviendra pour quelques instants un homme du public, paternaliste à souhait, représentant le machisme qui s'ignore.

Parlant, lisant, chantant, dansant, jouant, les deux femmes inventent les sons de l'instant, creusent en elles où puiser leurs voix, leur actualité vibrante.


L'auteur, spectateur malgré lui de ce qui s'écrit sur la scène, comprend alors que le roman qu'il a entre les mains, « Le complexe de la sorcière » contient son projet pour le théâtre. Il explique alors au public que son projet consistera à mettre en scène le parcours d'une femme qui, percevant en elles les torsions d'origine historique qui l'ont construites, découvre « en direct » que ces torsions sont réversibles, notamment au travers d'une conception revisitée du sabbat, cet acte de résistance par la recréation de soi.


Ainsi, le spectacle aura eu lieu avant d'avoir été créé... Le pouvoir du sabbat ?




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